Diversitoit s'adresse aux jeunes adultes de l'association EPAJ. L'association les accompagne de l'enfance à l'âge adulte, grâce à différents projets, pour leur permettre d'intégrer au mieux l'habitat.
EPAJ compte près de 60 familles ayant 1 ou plusieurs enfants porteur de TSA qui ont entre 2 ans et l'âge adulte. L'association accueille toutes les formes d'autisme sans discrimination. Chaque individu est différent, avec son diagnostic, son parcours, les choix de vies qui se sont offerts à lui.
EPAJ souhaite permettre à 5 jeunes adultes porteurs de TSA de vivre de manière autonome en leur proposant 5 chambres individuelles et des espaces partagés au cœur de la cité , leur donnant ainsi la possibilité de s'épanouir dans un environnement ordinaire.
Cet habitat a la volonté d’être à échelle humaine afin d’y conserver une atmosphère chaleureuse et rassurante. EPAJ souhaite mettre en avant une atmosphère « familiale» mais autonome où il fait bon vivre.
Pour ce projet d'habitat inclusif et partagé, plusieurs objectifs sont visés :
● Permettre au jeune d'avoir son propre habitat.
● Améliorer son autonomie.
● Favoriser ses interactions sociales.
● Le rendre acteur de son projet de vie.
● L’inclure au cœur des activités de la ville.
● Lui donner accès à une vie culturelle et sportive.
Le spectre de l’autisme est très large et malheureusement les idées reçues mènent la vie dure à ceux qui en sont touchés avec un certain degrés de sévérité.
Or, par expérience, nous avons constaté que les personnes autistes qui passent inaperçues socialement,(asperger ou haut niveaux) , peuvent éprouver de réelles difficultés organisationnelles ou être peu autonomes. A contrario, vous pouvez avoir un autiste dit "avec une déficience intellectuelle" qui ne saura pas communiquer verbalement mais qui sera parfaitement autonome et organisé tant dans toutes les tâches de la vie quotidienne que dans l'emploi...
C'est pour cela qu'EPAJ souhaite que ces personnes soient incluses dans l'habitat qu'elle propose.
Les spécificités de l’habitat inclusif ont été définies par la loi ELAN, du 23 novembre 2018, et précisées par la suite dans des arrêtés et décrets en 2019.
Destiné aux personnes handicapées ou âgées, l’habitat inclusif doit être pour la personne son lieu de résidence principale dont elle est locataire, colocataire ou propriétaire. C’est un dispositif qui propose un lieu de vie ordinaire, distinct d’une institution spécialisée du médico-social ou d’un logement uniquement privatif, qui permet également de bénéficier d’un accompagnement à la vie sociale. Les lieux de vie privatifs peuvent être indépendants ou faisant partie d’un ensemble architectural avec des espaces communs mis à disposition.
Fondé sur le libre-choix, les occupants sont responsables de leur mode de vie, du choix des intervenants à solliciter pour être aidés à domicile (SAVS, SAMSAH, SSIAD…) et du financement des frais engagés.
ROUSSEL et SANCHEZ (2008) proposent comme définition de l’habitat « un mode d’occupation de l’espace remplissant des fonctions matérielles et symboliques, vitales, citoyennes, identitaires, relationnelles et sociales du logement ».
Habiter « chez soi », vivre de manière autonome dans la cité, vivre au milieu des autres est- ce possible pour toutes les personnes porteuses de Trouble de spectre autistique ? Cette réponse ne peut être la règle pour tous en l’état actuel des demandes. Mais il est possible d'apporter des réponses intermédiaires « entre domiciles ordinaires et les univers spécialisés ».
La formule d’habitat inclusif et partagé constitue l'une des réponses possibles. Cette alternative cadre parfaitement avec la philosophie d'EPAJ car elle propose "d'habiter" et non d'être "hébergé".